Louis Voyer
Diplômé en architecture de l’ENSA Nantes en février 2022, Louis Voyer travaille depuis à Nantes en agence. Il s’intéresse notamment à la tension entre autonomie et hétéronomie du champ architectural. En 2021, il co-fonde SCHEME avec Malo Bottani pour se faire la main sur de petits projets souvent particuliers, toujours spécifiques.
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SÉQUENCE 01
CARTE BLANCHE
La Maison du Peuple de l'Observatoire
S’appuyant sur le modèle particulièrement répandu du début du XXè siècle de maison du peuple, ce projet initie une réactualisation de ce type programmatique. Pour ce faire, la Maison du Peuple de l’Observatoire prend place au sein de la première bourse du travail - ancêtre des MdP - de Nantes réactivant ainsi une histoire oubliée. Le projet naît dans dans un mouvement double : premièrement, son idée émerge de la nécessité induite par un contexte social délétère, et deuxièmement par la réactualisation du concept de Maison du Peuple afin de l’adapter aux contingences matérielles, qu’elles soient architecturales, sociales ou politique, de notre époque.
De quelle manière se manifeste une Maison du Peuple en 2022 au regard de l’héritage historique de cette notion et de sa résurgence contemporaine à travers les squats autogérés, ou encore plus récemment le mouvement des Gilets Jaunes ? Des bourses du travail institutionnelles d’il y a cent ans aux Maisons du Peuple auto-gérées contemporaines, ces espaces répondent à un besoin d’auto-organisation des classes laborieuses, et des personnes en situation de précarité. Cette auto-organisation se manifeste architecturalement par la conception d’espaces de rassemblement, de soutien social, éducatif, moral, ou sanitaire.
Enfin, c’est en rendant visible les nouvelles classes de travailleurs précaires à travers son existence au sein de la ville néo-libérale que la Maison du Peuple de l’Observatoire met en place une situation d’exception prête à essaimer.
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SÉQUENCE 02
TUEZ VOS PÈRES
Vertu et Fruits confus
Dépasser la frugalité discursive
D'après Manifeste pour la frugalité heureuse et créative - Alain Bornarel, Dominique Gauzin-Müller, Philippe Madec, 2018
Bien que relativement récent, le Manifeste pour une frugalité heureuse et créative écrit à 6 mains (P. Madec, semble déjà faire autorité dans la pratique contemporaine. Si son contenu reste relativement succinct et s’attache à énumérer des lieux communs tout en restant relativement flou - ou plutôt générique sur une quelconque marche à suivre - le texte semble appelé à faire date tant il a suscité l’adhésion, ou du moins discussion ces dernières années. Le terme ‘frugal’ est devenu quant à lui la marotte des
aménageurs, et autres faiseurs d’espace dont l’évocation seule serait garante de la probité des projets portés.
Alors, l’approche positiviste du manifeste de la frugalité constitue-t-elle l’horizon indépassable de la pratique contemporaine architecturale qui se veut vertueuse ?
TRADUCTION FORMELLE
Inconséquences
Dans le prolongement du propos sur la performativité au sein du discours frugal en architecture, l’installation présentée ici est une manière de questionner l’évènement exposition et des dispositifs spatiaux et scénographiques qui le composent. Si la demande initiale était celle d’une maquette qui aurait été présentée sur un socle, cette installation se joue de ces derniers. Il y a un socle, oui. Il y a une maquette, certainement. Mais il y a également un poteau. Qui prétend être quoi ?